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Est-ce qu'on peut foutre la paix à nos enfants?

  • Photo du rédacteur: Branca_De_Neve
    Branca_De_Neve
  • 27 sept. 2020
  • 6 min de lecture

Je pense que vous avez tou.te.s vu l'information passer; un coupe hétéro/cis a organiser pour leur fœtus par encore né.e une gender reveal party qui a provoquer un énorme incendie pendant une pandémie et à l'heure où le réchauffement climatique est à la limite d'être irrattrapable...

Tous les neurchis féministes en ont profité pour rigoler et faire des blagues sur ce problème qu'on pointe du doigt depuis des années...




Cette information arrive peu de temps après le buzz d’une vidéo ou l’on voyait un couple multimillionnaire ultra médiatisé, se faire offrir une « gender reveal » sur la tour la plus haute du monde: la burj khalifa, qui s’illuminait d’une couleur bleu pastel avec les inscriptions « it’s a boy ! » avant de voir l’entourage du couple sauter et crier de joie sans doute tou.te.s très heureu.x.se.s de ne pas voir encore une autre fille arriver dans le monde. ( Video disponible ICI ) Mais enfaite c'est quoi le problème exactement ?


Outre le ridicule du bleu=garçons et rose=filles dont je ne vais même pas parler ici parce-que j'estime que les parents qui pratiquent ce genrage des couleurs sont des personnes qui viennent d'une autre époque et qui refusent de grandir, il y a un vrai problème avec le corps des enfants et ici des fœtus.

L'évènement s’appelle littéralement « Fête de révélation du genre » alors qu’on va uniquement exposer les organes génitaux d’un enfant qui n’est pas encore né et c'est affreux - sans parler du caractère transphobe - tout simplement à cause des stéréotypes de genre qui vont être apprit à l'enfant dés la naissance (car spoiler alerte: l'enfant ne nait pas genré). Les papas sont heureux si on a un garçon car il va pouvoir parler football, lui apprendre à boire de la bière, et le voir réussir professionnellement, et les mamans sont heureuses si on a une fille car la société toute entière va pouvoir lui apprendre à être une parfaite petite soumise, à fantasmer sur le viol conjugal et à ne jamais répondre.

On pars du principe que si on a un garçon il aura forcément telle ou telle habitude, et inversement pour les filles et tout cela UNIQUEMENT à partir d'organes génitaux.

C'est ainsi qu'en tapant sur Youtube " gender reveal party" ont tombe régulièrement sur des vidéos ou la grande sœur ou le grand frère, pleure suite à la "révélation" car au choix:


- Elle va être capricieuse

- Il/Elle va pas vouloir jouer avec moi

- Je voulais être la seule "princesse" de la maison

- Il va m'embêter

- J'aime pas jouer aux voitures/poupées

- Je voulais être le seul avec papa pour ( Pratique dite "masculine")


Cela prouve que les parents ont déjà commencer une éducation genré avec leurs autres enfants et qu'iels en souffrent déjà en les empêchant de s'épanouir dans leurs relations, et dans leur "vrai soi" contraintes par des clichés de genre.

Ainsi, iels savent qu'iels vont être grand frère ou grande sœur et détestent déjà l'enfant dans le ventre de leur génit.eur.rice, car selon le système patriarcal, l'organe génital présent entre les jambes du fœtus définira son comportement et sa personnalité dans les plus grandes lignes.

Les parents bien sûr ne voient pas le problème car elleux-mêmes ont été éduqué.e.s de cette façon et comme iels sont en accord avec leur assignation de genre à la naissance, ET qu'iels n'ont pas prit le temps de se déconstruire, pour elleux l'oppression de genre est complétement invisible voir même inexistante.


Quel est le gros problème avec cette façon de faire alors ?


Une éducation genrée est le point de départ de beaucoup de problèmes comme par exemple la culture du viol et la charge mentale: horrible de penser à ce système quand on discute de petits enfants tou.te.s mignon.ne.s, et pourtant les faits sont là.

Les petits garçons ont tendance à beaucoup moins participer aux tâches ménagères soit par "flemme" soit parce-qu'une sœur le fait déjà, soit parce qu'il est trop occupé à se défouler, à jouer ou alors, parce qu'il est enfin calme voyons. (Expression:" Vous savez, les garçons ont beaucoup d'énergie") une fois adolescents ils ont beaucoup plus de libertés que les filles, et c'est logique quelque part car les parents s'inquiètent beaucoup plus pour une fille que pour un garçon, mais plutôt que d'expliquer pourquoi iels ont peur, et comment lutter contre cette peur voir même l'éliminer (en éduquant leurs garçons par exemple...) iels reproduisent EXACTEMENT le même schéma qui fait que les filles sont les victimes et les garçons... les responsables.

Observez une cour de récréation par exemple: regardez l'espace occupé par les garçons et leur volume de décibels et maintenant comparez à celui des filles : les garçons sont habitués dés leur enfance à occuper tout l'espace, et du coup à ce que l'espace leur appartienne et par là forcément : les filles qui elles à contrario ont appris à ne jamais rien dire, ne pas faire d'histoires, sourire, être polies et accepter les bisous baveux, les personnes qui touchent les cheveux, le dos, les bras... les deux éducations ensemble dans la rue mènent à notre résultat actuel. On va également demander aux filles de "faire attention" alors qu'aux garçons ont va plutôt leur demander de "ne pas faire trop de bêtises" et puis de toute façon " Les garçons sont des garçons... "


Ce sont des enfants et iels ne sont pas DU TOUT responsables de tout cela, le problème viens...vous commencez à comprendre: leur éducation.


Mais en plus ?


Pour aller plus loin dans notre réflexion et notre déconstruction il faut bien sur parler de la transidentité: je l'ai dit et redit dans ce blog: le sexe ne définit pas le genre.

Je suis d'accord pour dire que la société est mal organisée pour l'éducation d'un enfant de façon non-genrée, mais absolument rien ne nous empêche la transparence et la bienveillance dans l'explication du genre: expliquer aux enfants que leur pénis ou leur vulve ne définit ni leur identité de genre ni leur personnalité. Il faut expliquer aux enfants la transidentité et leur expliquer que ce n'est certainement pas à nous de savoir qui iel est.

Leur expliquer que, qui iels sont et bien c'est à iels de le découvrir.

En suisse une amie m'a dit que le pédopsychiatre demande régulièrement si son enfant connait son genre, et c'est tout bête mais c'est TELLEMENT ce qu'il faut faire, et il y a de plus en plus de parents suisses qui parlent de ce genre de médecins bienveillant.e.s, et/ou qui tentent des éducations non-genrées ( et si quelqu'un fait l'expérience en France, s'il vous plait: parlez-en !)

La plus grande partie des enfants sera complétement en accord avec son assignation de naissance et toute cette histoire ne leur parlera pas, (à part le fait de rajouter de la bienveillance à son éducation et au futur.e adulte qu'iel sera) le problème est celleux qui ne le sont pas et qui à voir le(s) adulte(s) qui l'éduquent le genrer d'une façon qui ne lui parle pas va lui faire mal car iel pensera qu'iel est pas normal, que le problème viens d'iel.

Et avis aux personnes qui se seraient perdu.e.s sur mon blog en pensant que la transidentité ne l'est pas: éduquez-vous, renseignez vous et arrêtez d'uriner dans vos cerveaux.

Il y aussi la possibilité que votre enfant sois non-binaire, mais bref vous avez compris le principe.

Là je vous ai parler du genre mais je ne vous explique même pas ma colère contre les parents qui hétero-sexualisent leurs enfants dés leur plus jeune âge, comme si:


1) L'hétérosexualité était la norme

2) Votre enfant était un objet sexuel


Petite, je n'ai pas échapper à la règle, on me sexualisais sans cesse en me demandant de "bien fermer les jambes en s'assoyant" en me demandant si j'avais " jouer aux docteurs avec UN camarade" on me faisait sans arrêt des réflexions gênantes sur une sexualité encore inconnue à mon âge ( j'avais entre 7 et 12 ans lors de ses réflexions), sur une sexualité forcément hétérosexuelle vu qu'on me demandait si j'avais UN petit copain, et tout cela sans bien sur parler de leur façon de mettre " en valeur " une certaine beauté que j'avais, sans jamais parler de mes compétences ou autre. Ce qu'il comptait est que je sois belle, silencieuse, hétérosexuelle, et un jour prête pour un mariage avec une ou plusieurs grossesses à la clef.

En discutant avec des copines je me suis rendue compte qu'on partageait toutes ou pour la plus grosse partie de nous, les mêmes souvenirs de réflexions honteuses.


En discutant avec des amis, ils m'expliquaient qu'eux à l'inverse ont eu des enfances "normales" et qu'aucun adulte ne les a embêter avec " des histoires de filles" à part peut-être des "Tu vas toutes les faire tomber", ou " t'es costaud comme ton père" etc dans ce style, sans parler bien sûr des " Arrête de pleurer t'es pas une fillette/tapette"


Les gender reveal party, non seulement ne révèlent que dalle mais en plus de cela participent au malheur et à l'intolérance que vous allez apporter à votre enfant qui réalisera sois qu'iel ne fait pas parti.e d'une case hétero-cis-normative sois qu'iel vit dans une société patriarcale. Vous serez donc d'accord pour dire qu'il n'y a pas beaucoup de bonheur en vue quand on commence de cette façon...












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